Un stage de "sensibilisation à l’histoire de la Shoah" bientôt mis en place à Lyon

Un stage de "sensibilisation à l’histoire de la Shoah" bientôt mis en place à Lyon

Une convention relative à un stage de citoyenneté a été signée ce vendredi au palais de justice de Lyon par le premier président et la procureure générale de la cour d’appel pour lutter contre les actes racistes et antisémites.

"Il faut éduquer tout en sanctionnant" résume Sylvie Moisson, procureure générale de la cour d’appel. La ville de Lyon a en effet décidé d’opter pour la mise en place d’un stage pour les "petites et moyennes infractions". Au Mémorial National de la Prison de Monluc, dix personnes coupables de ces délits participeront à ce séminaire de deux jours. Directeur du mémorial de la Shoah, Jacques Fredj détaille le projet : "Ce sont des ateliers ludiques, il ne s'agit pas de bourrage de crâne ni de cours pédagogiques, il s'agit de descendre dans l'arène pour discuter de ces préjugés comme au café du commerce. Il faut que les participants ne soient jamais passifs mais toujours engagés".

 

Encadrés par une équipe de médiateurs, ces stages auront lieu deux fois par an. "Une démarche innovante car aucun stage n'a été créée à ce jour à part au parquet de Paris", informe la procureure générale. Mais cette mesure n’a pas pour but d’annuler ou de remplacer les peines initiales. C’est ce que tient à préciser le premier président de la cour d’appel : "ça sera souvent une peine complémentaire qui ne remplace pas la sanction mais l'enrichit". La parole sera alors au centre de cette initiative qui se veut constructive en prônant le "vivre ensemble". Jacques Fredj insiste sur le caractère positif du projet : "c'est le pari de l'intelligence car la sanction brute ne peut plus suffire aujourd'hui. Il faut prendre le temps d'expliquer la portée de leurs propos, de se regarder les uns les autres".

 

Mais l’antisémitisme ne sera pas le seul fléau combattu durant ce stage. "Toutes les formes de racisme seront abordées durant les deux jours", précise Sylvie Moisson. Si les valeurs républicaines de tolérance et du respect de la dignité humaine ont été mentionnées, les signataires de ce projet ne semblent pas dupes. "Ce séminaire aura des effets sur certaines personnes, pas sur d'autres. Il ne faut pas se faire d'illusions" analyse Jacques Fredj. Mais dans une période où la société se fait de plus en plus divisée, "le pire serait de ne rien faire", conclut-il.