Des mesures de garde-à-vue pourraient être ordonnées. Selon nos
informations, les fonctionnaires de la BAC sont suspectés de faux et
usage de faux dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le
parquet de Lyon.
Tout est parti d’une interpellation d’individus
sur les berges du Rhône "avant l’été", sans autre précision de date.
Ivres, les personnes auraient pris d’assaut la nacelle d’un engin de
travaux en stationnement sur la voie publique. Mais l’interpellation
tourne mal et les hommes de la BAC ont eu, semble-t-il, recours à la
violence.
Vidéosurveillance et PV falsifiés
Mais les
procès-verbaux dressés par l’équipage de la BAC ne coïncident pas avec
les déclarations des individus interpellés. Problème, les images de la
vidéosurveillance de la ville infirmeraient même la version policière
couchée sur PV et rendraient, du coup, illégitime l’usage de violence.
Les fonctionnaires de la BAC ont-ils falsifiés des PV et menti à leur
hiérarchie pour couvrir une affaire de violences en réunion ?
Les
quatre fonctionnaires lyonnais visés par l’enquête seraient impliqués à
des degrés divers selon une source proche du dossier. "Il faudra
déterminer dans quelle mesure ils sont solidaires ou bien si l’un d’eux a
pu entraîner ses collègues dans sa bêtise", commente cette même
source. "Il est déjà difficile de juger des affaires où tout ce qu’on
a, c’est la parole des policiers contre celle de suspects. C’est
toujours la parole policière qui l’emporte. Donc, on ne peut avoir le
moindre doute, il faut qu’on aille au bout de ce dossier et qu’on
investigue pour éliminer tout doute", s’agace une source judiciaire.
Prudence
Problème,
le faux et l’usage de faux commis par une personne dépositaire de
l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions sont passibles de
la cour d’assises et punis, en théorie, de 15 ans de réclusion et de 225
000 euros d’amende selon les dispositions de l’article 441-4 du Code
pénal.
Pour l’heure, il convient de rester prudent quant à
l’issue de la procédure. D’autant plus que l’on a déjà vu, dans
l’affaire de violence policière présumée sur le pont de la Guillotière à
Lyon après le match de Coupe du monde 2014 entre la Corée du Sud et
l’Algérie, une vidéo postée sur Youtube qui semblait accabler un
policier avant que l’enquête ne mette définitivement hors de cause le
fonctionnaire incriminé. Mais dans ce dossier, on ne parlait pas de
faux.
Sans aller jusqu’à évoquer un nouveau coup dur pour la
police lyonnaise, difficile de nier que cette affaire intervient à une
époque où celle-ci vit au rythme des scandales. Depuis l’explosion de
l’affaire Neyret, plusieurs dossiers se sont accumulés sur le bureau de
la police des polices.
Par ailleurs, cette nouvelle affaire
intervient dans un contexte où des détenus crient régulièrement à la
manipulation de la procédure lors de leur passage devant la justice
lyonnaise et accusent la police d’avoir fait des faux dans leur dossier.
Cette procédure de faux qui vise les fonctionnaires de la BAC ne sera
sans doute pas de nature à rendre l’ambiance des prétoires plus sereine.
130
fonctionnaires de police sont affectés à la BAC de Lyon. Aujourd’hui,
quatre d’entre eux sont suspectés dans une procédure de faux et usage de
faux. Et à cette heure, ils restent présumés innocents.
Slim Mazni
Quatre policiers de la BAC de Lyon visés par une enquête pour faux

Ce mercredi matin, quatre policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) de Lyon sont convoqués pour être auditionnés dans les locaux de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), la police des polices.