Accident dans la Saône : un acte volontaire du conducteur de la voiture ?

Accident dans la Saône : un acte volontaire du conducteur de la voiture ?

C’était il y a presque un an ; trois jeunes trouvaient la mort alors qu’ils étaient dans une voiture qui venait de plonger dans la Saône dans le quartier de Confluence.

Ils étaient six jeunes, originaires de la Loire et de la Haute-Loire, à se trouver dans le véhicule en cette nuit du 26 au 27 juillet. Le groupe avait décidé de se rendre à Lyon, avec la voiture du seul majeur de la bande, dans le but d’y passer la soirée.

Mais au moment de repartir, le propriétaire du véhicule, ne se sentant pas en état de prendre le volant, avait laissé les clés à son ami de 17 ans, qui n'était donc pas titulaire du permis de conduire.

Cherchant sa route et sous une pluie battante, il s'était engagé dans la rue Montrochet dans le 2e arrondissement sans voir les panneaux interdisant l'accès à la zone.
Il avait continué sa route et avait heurté une petite barrière métallique placée sur le quai. La voiture était finalement tombée à l'eau. Les trois jeunes, qui avaient réussi à sortir de l'habitacle, avaient demandé à des témoins de prévenir les secours. Les amis n'avaient pas attendu pas l'arrivée des pompiers et avaient pris le premier train à Perrache pour rentrer chez eux. Les corps des trois autres jeunes avaient été repêchés le lendemain matin.

Les fuyards avaient cependant été interpellés, placés en garde à vue et présentés au parquet ; la thèse de l’accident étant alors privilégiée. Le conducteur de 17 ans avait été mis en examen pour homicide involontaire et ses deux amis pour non-assistance à personne en danger.

Seulement aujourd’hui, les familles des victimes, souhaitent demander une requalification des faits envers le conducteur du véhicule. Selon Me Alexandre Plantevin, avocat des parties civiles, interrogé par le Progrès, des éléments sont susceptibles de faire évoluer les poursuites en "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Les témoignages des rescapés mettraient en effet en avant une dispute lors de la soirée du drame le tout sous fond d’alcool et de stupéfiants. Le parquet a décidé d’attendre d’autres éléments avant de requalifier les faits.