Lyon : demande d’indemnisation rejetée pour la collégienne traumatisée par le film The Ring

Le tribunal administratif de Lyon a annoncé avoir tranché dans le dossier de la collégienne traumatisée par le film The Ring de Gore Verbinski.

L’adolescente avait très mal vécu le visionnage du film d’horreur en classe de 4e d’un établissement du Rhône le 1er avril 2019. Et ses parents réclamaient à l’Education nationale la somme de 11 342 euros en réparation du traumatisme subi.

Pour justifier ce montant, l’avocat de la famille avait évoqué durant l'audience une adolescente "en état de stress post-traumatique", certificat médical à l’appui, qui n’arrivait plus à "regarder la télévision seule" et qui avait sombré dans un "isolement social" durant le reste de sa scolarité au collège.

La justice lyonnaise a toutefois décidé de rejeter la demande de la famille, estimant, dans sa décision disponible en ligne, dans un premier temps que l’Etat ne pouvait être "reconnu responsable que s’il a méconnu une obligation juridique qui s’imposait à lui dans l’organisation ou le fonctionnement du service public de l’Education nationale".

Par ailleurs, contrairement à ce qu’indiquaient les parents, le film The Ring avait reçu un visa d’exploitation avec interdiction aux -12 ans et non -16 ans. Or, les élèves de la classe de 4e avaient tous au moins 13 ans au moment des faits.

Le tribunal administratif s’est rangé derrière le professeur de français qui expliquait que la diffusion du film avait été réalisée dans le cadre des programmes prévoyant l’étude du thème du fantastique, et qu’elle s’était accompagnée d’un travail d’analyse et de réflexion sur cette thématique ainsi que sur cette œuvre. "Si le tribunal reconnaît que certaines scènes du film peuvent être impressionnantes, il relève que les conditions de sa diffusion correspondaient par ailleurs à un travail pédagogique accompagné, qui visait à donner aux élèves les clefs de compréhension de ce type de récit et à leur permettre de prendre le recul nécessaire", précise la justice dans son communiqué.

Enfin, il est reproché aux parents de l’adolescente de ne pas avoir prévenu son collège et son enseignant de sa "fragilité psychologique antérieure" au visionnage de The Ring.