Le cri d'agonie des commerçants, restaurateurs et hôteliers ce lundi matin à Lyon

Depuis le 30 octobre, ils sont fermés.

Aucun revenu, aucune visibilité, aucun plan possible. Certains n'ont même jamais rouvert depuis le premier confinement. Ce lundi matin, près de 200 indépendants se sont réunis devant la préfecture du Rhône pour réclamer un geste du gouvernement. Gérants de restaurants, d'hôtels, de bars, de cabarets, de boîtes de nuit, de commerces ou de salles de sports avaient donc répondu à l'appel.

Parmi leurs revendications, on retrouve l'indemnisation des pertes d'exploitation par les assureurs, une meilleure anticipation des annonces du gouvernement, la modification du statut d’indépendant afin de leur donner accès au droit au chômage à la hauteur du nombre d’années cotisées et l’exonération pure et simple des loyers pendant les périodes de confinement.

"On est des indépendants, on n'a rien. On nous laisse partir en fumée, nous sommes tous mal. Il faut nous aider. Le Président de la République est dans la même cacophonie que nous, on ne comprend rien", nous glisse une coiffeuse lyonnaise. "On demande qu’on nous règle notre loyer, nos charges ou encore nos frais personnels. Avoir de l’oxygène, ca ne passe que par l’argent malheureusement", lance un patron de bar. Carole Château, présidente de l’association Mouvement Carré Nord Presqu’île, estime "représenter une population qui n’a pas compris le confinement".

Pour le chef Fabrice Bonnot, "il n’y a rien de plus sûr que nos petis commerces. C’est une douleur de voir que le virus continue de tuer mais quans vous laissez les hypers, les écoles ou les transports en commun ouverts, c’est là que le virus circule".

Dans la foule massée rue Dunoir, tout le monde était vêtu de noir, avec même des capes. Outre le chef étoilé Christian Têtedoie et le président des Toques blanches lyonnaises Christophe Marguin, on notait la présence de quelques élus venus soutenir la démarche des indépendants qui ne redoutent qu'une chose : la prolongation du confinement. "On veut juste travailler", scandait le groupe, qui égrénait au micro les difficultés rencontrées, et notamment la nécessité de licencier à contre-coeur. "Tout le monde déteste la fermeture", était l'autre slogan de la matinée.

Les manifestants se sont jetés au sol, pour mimer la mort qu'ils prédisent à leur structure. Avant une levée symbolique de cercueil pour faire le tour de la préfecture, dans le silence, dans une ambiance volontairement macabre. "On reviendra tous les lundis à 9h", ont-ils promis, alors qu'une délégation était reçue par les représentants de l'Etat.