Le principal suspect de l’attentat de Berlin est passé par Lyon, où il a pris le train à la gare de la Part-Dieu pour rejoindre Chambéry, puis traverser les Alpes.
C’était jeudi, Anis Amri a donc passé du temps dans la gare la plus fréquentée de Lyon, mais aussi la plus surveillée, notamment en ces périodes de fêtes. L’enquête devra progressivement déterminer comment le ressortissant tunisien en cavale est arrivé entre Rhône et Saône (depuis Paris en train ou en voiture, seul ou accompagné) et s’il a rapidement bifurqué sur Chambéry ou s’il a passé plusieurs heures, voire la nuit de mercredi sur place.
Mais pouvait-on s’attendre à ce que cet homme soupçonné d’avoir lancé un camion dans la foule du marché de Noël de Berlin et d’avoir tué 12 personnes en début de semaine traverse l’Europe en passant par Lyon ?
Jusqu’à présent, les cas de terroristes en cavale et n’ayant pas d’autre plans d’attaques immédiates sont rares. Le plus connu reste Salah Abdeslam, retourné en Belgique, où il vivait, après les attentats du 13 novembre.
Il n’était donc pas incroyable d’imaginer Anis Amri s’enfuir pour l’Italie, où il était arrivé en 2011 à Lampedusa. Et où il avait fait 4 ans de prison pour l’incendie d’une école.
A partir de là, qu’il bénéficiait de complicité ou non, l’une des solutions de facilité restait le train. Et le passage presque obligé par la France et Lyon pour ce potentiel francophone.
Mais les forces de l’ordre présentes à la Part-Dieu ne sont pas à blâmer, elles ont peut-être croisé le suspect. Mais ce dernier était passé maître dans l’art de brouiller les pistes, multipliant les fausses identités et les changements d’apparence. On ne sait d’ailleurs pas laquelle il avait adopté lors du contrôle routier de Milan qui lui a coûté la vie.
Et dans une gare configurée pour 35 000 voyageurs quotidiens mais qui en accueille 120 000, difficile d’identifier qui que ce soit, surtout quand on ne le cherche pas.