Jean-Christophe Larose et son groupe, Cardinal, étaient déjà rattrapés par l’enquête judiciaire sur les commissions versées en Suisse (lire ici), les voilà directement concernés par le scandale des Panama Papers.
En effet, le groupe Cardinal détient à travers un système complexe de participations croisées plusieurs sociétés au Luxembourg, toutes créées par le même avocat fiscaliste luxembourgeois, Mickaël Dandois.
Luxembourg
Le 15 décembre 2009, le groupe Cardinal a créé au Luxembourg la société Cirésia qu’elle détient avec Norbert Richard, un entrepreneur qui a fait fortune dans les plaques d’immatriculation. Cirésia au Luxembourg a des participations dans une myriade de sociétés dont une qui répond étrangement du nom de Sépim.
Ce nom attire immédiatement l’attention car une société Sépim existe aussi en Suisse. C’est sur cette structure suisse que les juges lyonnais enquêtent sur un système de fausses factures établis en marge de gros contrats immobiliers de la région lyonnaise. Lyon Mag a révélé en effet que les autorités suisses avaient de décidé de remettre des éléments de preuves à la justice lyonnaise en début d’année.
Pour revenir au Luxembourg, le groupe Cardinal détient à travers cette société des actifs dans d’autres sociétés luxembourgeoises. Ainsi, 66% dans Sepim au Luxembourg, mais également dans Bride development Corp. II. 25% dans Sloop SA, Senau SA et Golette SA, toutes immatriculées au Luxembourg. Le capital restant étant détenu par une holding qui détient également 30% d’une société immatriculée dans le petit paradis fiscal d’Anguilla.
Mossack Fonseca derrière les sociétés de Larose au Luxembourg
Mais le point commun de ces sociétés, c’est qu’elles ont toutes été créées par deux sociétés écrans basés au Panama : Ricard Lake property inc. et Morales investor SA. Ces sociétés sont dirigées par deux employés de la firme panaméenne Mossack Fonseca au cœur du scandale des Panama Papers révélés en France par Le Monde et l’émission Cash Investigation.
L’évaporation des actifs de ces structures luxembourgeoises vers le Panama avaient été révélée en son temps par plusieurs enquêtes du magazine Lyon Capitale. Jean-Christophe Larose s’est défendu à l’époque en expliquant qu’il gérait ces fonds pour le compte de tiers dont il a refusé de communiquer l’identité.
Ce que l’on sait néanmoins c’est que certaines de ces sociétés au Luxembourg détenaient plusieurs sociétés civiles immobilières sur l’île de Saint-Barth. Leur objet ? Créer un complexe touristique dans une zone naturelle classée et par nature inconstructible. Le projet n’est jamais sorti de terre.
Jean-Christophe Larose avait alors attaqué l’Etat. Il réclamait un demi-milliard au titre du préjudice. La cour administrative d’appel de Bordeaux l’avait débouté de ses demandes en mai 2011.
En revanche, le promoteur immobilier n’a jamais expliqué les motifs de la constitution de son système luxembourgeois par deux sociétés écrans basés au Panama et dont on sait aujourd’hui qu’elles appartiennent à des prête-noms salariés de Monsack Fonseca.
Depuis quelques mois, c'est un peu la panique dans les sociétés luxembourgeoises de Jean-Christophe Larose. Sepim a été radiée en août 2015. Mais Cirésia, la société qui est en quelque sorte la porte d’entrée du groupe Cardinal au Luxembourg a été radiée le 29 mars dernier, soit quelques jours avant que n’éclate le scandale des "Panama papers".
Slim Mazni