A Vaulx-en-Velin, le placement en garde à vue de Morad Aggoun a fait l'effet d'un cataclysme. "On est abasourdis", commentent, ébétés, des membres de l'équipe municipale.
Morad Aggoun est une figure respectée de la ville. Compagnon de la lutte pour la reconnaissance des droits dans les quartiers populaires après les émeutes des années 1990, ancien président de Valeurs des quartiers et membre d'Agora, association de quartier, Morad Aggoun était un infatigable militant associatif.
Le 6 janvier dernier, dans les locaux de la mairie de Vaulx-en-Velin où il occupait le siège d'adjoint en charge du logement et du personnel municipal, Morad Aggoun aurait abusé d'une secrétaire de la ville qui a porté plainte pour viol.
Retrait des délégations
C'est la députée-maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy qui a incité la victime à déposer plainte au cours d'une entrevue, lundi 18 janvier, lors de laquelle cette dernière s'est confiée à l'élue qui a immédiatement informé le procureur de la République de Lyon.
"J'ai immédiatement décidé, sans préjuger des suites judiciaires, de retirer à l'élu, par arrêté pris dès le mardi 19 janvier, toutes ses délégations et ses responsabilités" a affirmé Hélène Geoffroy dans un communiqué diffusé ce soir à toutes les rédactions.
Et les suites judiciares semblent se compliquer pour Morad Aggoun. Une source judiciaire évoque une possible présentation devant un juge d'instruction ce samedi après une prolongation probable de sa garde à vue ce vendredi.
Une deuxième victime
Mais une seconde accusation de viol est intervenu au cours de ces dernières heures. Entendu dans les locaux de la Brigade de Protection de la Famille - service spécialisé dans les affaires de moeurs - au sein du commissariat du 3e arrondissement, Morad Aggoun se voit en effet désormais accusé par une seconde victime.
Celle-ci a été entendu par les enquêteurs qui cherchent à étayer la réalité d'une précédente aggression à caratère sexuelle, plus ancienne. Une source judiciaire a confirmé ce nouvel élément qui a surgi dans l'enquête en cours.
Morad Aggoun, qui reste présumé innocent, a choisi d'être défendu par Me Gabriel Versini qui s'est refusé à tout commentaire.
Slim Mazni