Attentat : Yassin Salhi mis en examen, sa version des faits n'a pas convaincu les enquêteurs

Attentat : Yassin Salhi mis en examen, sa version des faits n'a pas convaincu les enquêteurs

Après quatre jours de garde à vue, l’auteur présumé de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier avait rendez-vous chez le juge antiterroriste ce mardi matin.

Le procureur de Paris a requis la mise en examen de Yassin Salhi et son placement en détention provisoire. Plusieurs chefs d'inculpation ont été retenus par le parquet et une information judiciaire pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste a été ouverte.

"L'ensemble de ces éléments laisse entrevoir un mobile terroriste au geste de Yassin Salhi", a annoncé François Molins à la presse, fustigeant la "mémoire sélective" de l'habitant de Saint-Priest, qui a "refusé de s'exprimer" sur la mise en scène macabre de la tête d'Hervé Cornara accrochée au grillage et les photos prises puis envoyées en Syrie, il ne s'en souviendrait pas.
Une altercation avec son employeur a été confirmée par les enquêteurs qui ont rappelé que quelques jours avant le drame, Hervé Cornara avait "enguirlandé" Yassin Salhi, coupable d'avoir laissé choir une palette transportant un matériel couteux. "Le choix de tuer quelqu'un à qui il en voulait n'exclut pas le mobile terroriste", a tempéré le procureur de Paris. qui remet donc en cause la défense du suspect.

Le parcours de Yassin Salhi a également été tracé par les enquêteurs. Il "fréquentait un milieu islamiste radical", s'était rendu plusieurs fois au Maroc et en Arabie Saoudite. Il avait également déménagé durant un an en Syrie avec femme et enfants selon sa soeur avant de revenir à Besançon. Il y aurait intégré une école coranique et à son retour, se plaignait "du manque d'implication religieuse de son épouse".

Les enquêteurs se penchent désormais sur le profil de Yunes-Sébastien, son contact en Syrie. Un converti à l'Islam, oeuvrant pour l'Etat islamique, qui a confirmé à des contacts être la raison pour laquelle Yassin Salhi est passé à l'acte à Saint-Quentin Fallavier. Il aurait également "demandé la permission à Daech de publier" les deux photos envoyées par Salhi avec la tête et le corps d'Hervé Cornara.